80% des terres de la Martinique sont dévolues à la monoculture de la banane et de la canne à sucre à destination de l’Hexagone. Alors, en 1983, quelques agriculteurs décident d’occuper plusieurs dizaines d’hectares en friche afin de les rendre à une agriculture vivrière pour nourrir les habitants de l’île. En 2021, l'artiste Florence Lazar filme ces agriculteurs au travail. Leur lutte se nourrit d'une connaissance sensible de leur paysage, faite d'histoire et de contes, grâce à laquelle ils lisent les plantes et dialoguent avec elles. Mais c'est surtout pour le spectateur que le cinéma de Florence Lazar, la longue durée de ses plans, les contrastes rythmiques de son montage, son attention aux gestes du travail, donne forme à une connaissance sensible des terres martiniquaises et de cette résistance, complémentaire mais distincte d’un article académique ou d’un reportage journalistique.